Échange de maison et assurance : comment bien se protéger ?

Échange de maison et assurance :

Si vous avez décidé de franchir le pas et d’opter pour l’échange de maisons, vous devez tout de même vous préoccuper d’une chose essentielle avant de partir : l’assurance. Même si ce concept est basé sur le respect et la confiance, certaines formalités sont nécessaires pour se couvrir et profiter de ses vacances l’esprit tranquille. S’assurer pour se rassurer, ça ferait un bon slogan ça.

Protection liée à votre contrat d’assurance

  1. La responsabilité civile villégiature : indispensable pour échanger sa maison

Normalement, les personnes qui disposent d’un logement (que ce soit en tant que propriétaire ou que locataire) ont souscrit à une assurance multirisque habitation (MHR). Ce contrat permet de protéger votre patrimoine familial lorsque vous êtes responsable ou victime d’un sinistre. Il comprend l’ensemble des bâtiments (maison, appartement, mais aussi garage ou abri de jardin), du mobilier (meubles et objets) et aussi les biens à usage professionnel.

Mais lorsque vous partez en vacances ou que vous échangez votre maison, la situation est un petit peu différente dans la mesure où vous quittez votre domicile. Évidemment, vous êtes toujours couvert, mais pour cela, il est indispensable de disposer d’une responsabilité civile villégiature. Cette garantie permet de couvrir des dommages que vous êtes susceptibles de causer à des tiers sur votre lieu de vacances comme un dégât des eaux ou un incendie. Et non, un incendie suivi d’un dégât des eaux, ça ne s’annule pas. Sauf peut-être s’ils ont lieu en même temps.

Il est donc primordial de savoir si vos hôtes disposent également de cette couverture pour vérifier qu’ils bénéficient de garanties similaires. Dans la quasi-totalité des cas, si les échangeurs disposent d’une assurance multirisque habitation, la responsabilité civile villégiature y est automatiquement rattachée, mais il est important de noter que votre séjour ne doit pas excéder trois mois. En cas de doute, il ne faut pas hésiter à contacter son assureur pour connaître toutes les modalités, mais également pour lui communiquer l’identité des occupants et la période de l’échange.

  1. La clause temporaire

Dans le cas où la responsabilité civile villégiature n’est pas incluse dans votre contrat habitation, vous pouvez solliciter une adaptation temporaire de votre contrat pour le temps des vacances. Trois options s’offrent à vous :

  • Une clause « d’assurance pour compte » qui permet de couvrir soi-même la famille qui va passer ses vacances chez vous.
  • Une extension de votre responsabilité civile pour y inclure cette fameuse « villégiature »
  • Une clause « d’abandon de recours » qui protège en cas de dégradations de votre bien immobilier, mais qui est plus adapté aux propriétaires de locations saisonnières.
  1. Le cas particulier d’un séjour à l’étranger

Même si la responsabilité civile présente dans tous les contrats multirisques habitation couvre un certain nombre de pays étrangers, il est préférable de se renseigner sur la règlementation en vigueur en matière d’assurance, surtout si l’échange a lieu en dehors de l’Union européenne. En effet, les règles assurantielles ne sont pas forcément les mêmes à l’étranger.

Pour cela, le plus simple est d’obtenir  les coordonnées de la société d’assurance garantissant le logement de vos hôtes et de la contacter directement pour avoir vos réponses. On vous souhaite de partir en vacances dans un pays francophone, au pire anglophone pour faciliter cette démarche. Parce que si vous devez communiquer en Swahili, ça va ne pas être de la tarte.

Assurer sa maison des sinistres

Les autres moyens de s’assurer en parallèle

  1. Établir un contrat d’échange de maison

Même si rien ne vous y oblige, établir un contrat d’échange de maison est vivement recommandé pour éviter les malentendus. Il vous permet évidemment de formaliser l’échange (noms, dates, tâches à effectuer, modalité de remise des clés, etc.), mais surtout de clarifier et de faire le point sur les assurances de chacun. C’est notamment l’occasion d’indiquer le montant des franchises et de savoir qui va la prendre en charge en cas de sinistre. Parfois, l’écart de montant est important, c’est donc un bon moyen de se mettre d’accord au préalable sur une éventuelle compensation.

Si 99.9% des échanges se déroulent sans encombre, rien ne vous empêche d’être prévoyant et de vous « couvrir ». Pour ajouter encore davantage de sécurité à votre échange de maison, vous pouvez prendre des photos de chaque pièce, de votre jardin et de vos équipements. Elles constitueront des preuves pour votre assurance en cas de problème.

  1. Faire un état des lieux

Les différentes plateformes d’échange de maisons ne réalisent pas d’état des lieux, c’est donc aux échangeurs eux-mêmes de l’effectuer s’ils le souhaitent. Il est conseillé d’en établir un lorsque vous arrivez dans le logement qui vous a été prêté. De son côté, l’autre personne fera de même à son arrivée chez vous. Le but n’est pas de compter en détail le nombre de petites cuillères ou de relever avec précision toutes les tâches sur les murs, mais l’état des lieux constitue tout de même un bon moyen de prouver si des dégradations ont été commises. Si vous ne souhaitez pas vous en occuper, sachez que des sites spécialisés peuvent le faire pour vous.

Couvrir sa maison des risques

Les recours possibles en cas de problèmes

  1. Le recours à l’amiable

Comme nous le mentionnions plus haut dans l’article, les retours d’expériences négatifs concernant l’échange de maisons sont très rares, mais parfois, même toute la bonne volonté du monde ne vous empêche pas de casser une assiette ou d’endommager une porte de garage. Dans la quasi-totalité des cas, les échangeurs optent pour un recours à l’amiable, c’est-à-dire que ceux qui ont causé les dégâts dédommagent leurs hôtes à hauteur du préjudice : soit il remplace l’objet abîmé si possible, ou bien ils versent la valeur correspondante au propriétaire. Si les sinistres sont couverts par une assurance, il s’agira simplement d’en régler la franchise.

  1. Le recours en justice

C’est le cas extrême. Si vos hôtes refusent de réparer leurs dégâts, vous n’aurez malheureusement pas d’autres choix que de recourir à la voie judiciaire pour obtenir gain de cause. C’est pour cela qu’il est très important de disposer de preuves suffisantes (photos, états des lieux) pour donner encore plus de poids à votre recours. Normalement, vous ne devriez quand même pas en arriver-là, mais au cas où, l’avocat de Johnny Depp est dispo.